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Fortifications et patrimoine

Du béton, des vieilles pierres et de la 3D

La casemate de Neunhoffen

L’extrême nord-ouest de la partie alsacienne de la ligne Maginot constitue l’aile droite du secteur fortifié des Vosges, situé à cheval entre les départements de la Moselle et du Bas-Rhin. Des hauteurs du Biesenberg (Moselle), la ligne fortifiée emprunte la vallée du Schwarzbach jusqu’à Windstein, propice à l’utilisation d’inondations défensives. Ces plans d’eau sont défendus par une succession de casemates de moyenne importance ainsi que de blockhaus. La casemate de Neunhoffen est une de ces casemates d'infanterie dont la mission était le flanquement d'infanterie de la vallée du Schwarzbach et des inondations défensives.

La casemate est occupée dès la mobilisation de 1939. Elle n'est pas attaquée de front en mai 1940 et est contrainte à la reddition le 20 juin 1940 une fois encerclée par les Allemands arrivés sur ses arrières. Propriété de la commune, la casemate est restaurée par une équipe de bénévoles et abrite un petit musée sur la fortification.

La casemate de Neunhoffen (face sud)

Le plan de la casemate est relativement simple. On y entre depuis la façade arrière par une porte blindée qui donne sur un couloir étroit. De là, on peut rejoindre l'ensemble des organes de la casemate.

Fusil-mitrailleur en place sur son support de porte.
Couloir principal desservant les organes de la casemate.

Son armement est constitué de deux jumelages de mitrailleuses répartis en deux chambres de tir, de trois créneaux pour fusil-mitrailleur sous créneau plus un de porte ainsi que deux goulottes lance-grenades pour la défense rapprochée.

Chambre de tir sud pour un jumelage de mitrailleuse.
Vue rapprochée du jumelage.
L'optique reste fonctionnel !

Les superstructures sont défendues par deux cloches GFM pouvant disposer d'un périscope, d'un fusil-mitrailleur ou mortier de 50. Lors de notre visite, la cloche GFM sud était presque entièrement équipée.

Accès au puits de la cloche GFM sud.
Le puits de la cloche GFM sud.
La cloche GFM sud.

Dans la même pièce se trouve de nos jours un groupe électrogène, du type 1PJ65, qui équipe les casemates bénéficiant d'une alimentation électrique. Dans le cas de la casemate de Neunhoffen, il s'agit d'un ajout muséographique puisqu'à l'origine, l'éclairage se fait via des bougies et des lampes à pétrole. L'emplacement du moteur occupe celui d'un ventilateur manuel, que nous verrons dans une autre pièce.

Groupe électrogène 1PJ65 en exposition.
Lampe à pétrole de casemate.
Vue d'ensemble de la pièce droite servant de lieu d'exposition.

L'équipage de la casemate de Dambach-Neunhoffen est composé de 12 hommes issus du 154e RIF. Il pouvait se reposer dans une chambrée chauffée par un poêle.

Chambrée au cœur de la casemate.
Lits dans la chambrée.

La seconde chambre de tir sert également de chambre de repos supplémentaire. On y trouve le même armement, constitué d'un jumelage de mitrailleuses.

Accès à la seconde chambre de tir.
Le second jumelage de mitrailleuses.
La chambre de tir nord depuis l'extérieur.

Si la pièce de droite est aménagée en espace d'exposition, ce n'est pas le cas de la pièce de gauche entièrement restaurée. On peut y voir un fusil-mitrailleur sur son support de créneau, un ventilateur manuel et le central téléphonique.

Fusil-mitrailleur et goulotte lance-grenades.
Ventilateur manuel associé à son filtre.
Le central téléphonique.
Latrine de la casemate.
Nous terminons cette visite par cette vue atypique.

Autres ouvrages du secteur présentés dans ce blog :

Bibliographie
Jean-Yves MARY, Alain HOHNADDEL, Hommes et ouvrages de la ligne Maginot. Tome 3, Paris, Histoire et collections, 2003.
Christian WACKERMANN, Benoît HENRICH, Ligne Maginot, vallée du Schwarzbach, [S.l.], [s.n.], [s.d.].
Jean-Bernard. WAHL, 200 km de béton et d'acier. La ligne Maginot en Alsace, Thionville, Gérard Klopp, 2013.
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