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Fortifications et patrimoine

Le blog de l'Ami du Patrimoine

Le blockhaus du Huberbusch n°1

Le Secteur fortifié de Boulay fait partie des premières réalisations de la ligne Maginot tout comme le Secteur fortifié de Thionville. Il s'étend de l'abri-caverne du Hummersberg (X20) à la casemate sud du Mottenberg (C69). Sa conception reste hétérogène avec une aile gauche puissante dans la continuité du Secteur Fortifié de Thionville et une aile droite particulièrement réduite : aucun ouvrage d'artillerie, peu de casemates, ni d'observatoires et d'abris d'intervalles. 
Le Secteur fortifié de Boulay est divisé en quatre secteurs : le sous-secteur d'Hombourg-Budange, de Burtoncourt, de Tromborn et de Narbéfontaine.

Le sous-secteur d'Hombourg-Budange est situé à l'extrême ouest du Secteur fortifié de Boulay. Il est un temps rattaché au Secteur fortifié de Thionville du 1er février au 17 mai 1940, date où le sous-secteur retourne dans son secteur fortifié d'origine. Le sous-secteur d'Hombourg-Budange s'étend de l'abri-caverne du Hummersberg (X20) à l'ouvrage d'infanterie de Hobling (A23). De ce sous-secteur dépend trois ouvrages d'artilleries : le Hackenberg, le Mont-des-Welches et le Michelsberg ainsi que deux ouvrages d'infanteries : l'ouvrage du Coucou (A20) et l'ouvrage de Hobling (A23). Ces ouvrages forment la ligne principale de résistances avec des casemates d'infanteries et autres blockhaus divers. Le sous-secteur est garni par les hommes du 164e Régiment d'Infanterie de Forteresse dont le poste de commandement se situe au château de Hombourg-Budange.

L'intervalle entre les ouvrages du Michelsberg (A22) et de Hobling (A23) est protégé par divers blockhaus de taille variable (mitrailleuse, canon) ainsi que par deux casemates d'infanterie simple au niveau du lieu-dit Huberbusch : la casemate nord du Huberbusch (C58) et la casemate sud du Huberbusch (C59).

La casemate nord du Huberbusch.

Le blockhaus Huberbusch n°1 (numérotation attribuée par Wikimaginot) est situé à une centaine de mètres à l'ouest de la casemate nord du Huberbusch auquel il est relié par un réseau de tranchées. Son créneau orienté vers le nord complète les feux de la casemate nord du Huberbusch et épaule d'autres blockhaus dans le bois, dont les créneaux sont quant à eux en action frontale c'est-à-dire dirigé vers l'est. Son rôle est à l'instar de la casemate nord du Huberbusch d'assurer la protection du flanc est de l'ouvrage du Michelsberg, situé à environ 500 mètres plus au nord.

Le blockhaus du Huberbusch n°1.
L'intérieur de l'unique pièce du blockhaus, en bon état en dehors de la rouille.

L'état des finitions laisse suggérer que tout les équipements prévus ont été en place en 1940. L'étude de la structure a permis de dresser une modélisation en trois dimensions de cette construction de manière exhaustive.

D'un point de vu architectural, son plan reprend celui du blockhaus STG type 1 pour une mitrailleuse Hotchkiss. Le blockhaus est partiellement enterré dans le terrain environnant et merlonné côté ennemi pour en limiter la visibilité et parfaire l'ancrage dans le sol. On y accède par le moyen d'une tranchée qui relie d'autres blockhaus implantés dans le bois. L'entrée se fait via une petite porte de taille réduite (60 x 120 cm) fermée par une porte blindée.

Le blockhaus depuis sa tranchée d'accès.
L'entrée de taille réduite du blockhaus.

Le blockhaus dispose d'une pièce unique servant à la fois de chambre de tir et de lieu de repos pour le personnel. A cet effet, deux lits rabattables permettaient aux hommes de se reposer. Si ces lits ont aujourd'hui disparu, les traces sont encore reconnaissables.

Deux lits rabattables à l'arrière du blockhaus.
La mitrailleuse sur son support rotatif.

L'armement principal du blockhaus est la mitrailleuse Hotchkiss modèle 1914 installée sur un châssis rotatif également désigné croix condé. Le châssis est constitué d'une partie fixe et d'une partie mobile. La partie fixe se compose de barres de fer en U (20x40mm, épaisseur 3mm) soudées pour former deux trapèzes inversés : un petit et un grand.

La partie mobile en forme de croix latine est percée à sa tête pour que l'on puisse l'engager dans une tige soudée (hauteur 110 mm) à la partie fixe du support pour servir d'axe de rotation. Les deux bras sont percés chacun d'une encoche afin d'y installer les pieds avant de l'affût trépied de la mitrailleuse Hotchkiss. L'arrière de la croix dispose également d'encoches mais sont au nombre de six permettant d'adapter la position du pied arrière de l'affût trépied de la mitrailleuse Hotchkiss et donc sa hauteur par rapport au créneau le créneau. Le châssis se met en place en prenant appui sur les blocs de béton. Cette disposition a pour avantage d'avoir une rotation optimale de l'arme tout en ayant une ouverture réduite et donc moins vulnérable.

Le support est installé sur deux blocs en béton.



 

Bibliographie

MARY, Jean-Yves. HOHNADEL, Alain.  Hommes et ouvrages de la ligne Maginot. Tome 1, Paris, Histoire et collections, 2000.
MARY, Jean-Yves. HOHNADEL, Alain. Hommes et ouvrages de la ligne Maginot. Tome 2, Paris, Histoire et collections, 2001.
MARY, Jean-Yves. HOHNADEL, Alain. Hommes et ouvrages de la ligne Maginot. Tome 3, Paris, Histoire et collections, 2003.
TRUTTMANN, Philippe. La Muraille de France ou la Ligne Maginot, Thionville, Gérard Klopp, 2009.

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